Le travail du sol en vigne, une étape essentielle pour le bon entretien des vignobles, consiste à remuer la terre et à arracher les mauvaises herbes à l’aide de différents matériels, afin de garantir que ces dernières ne concurrencent pas excessivement la vigne en termes d’eau et de minéraux. Outre son rôle de désherbage, cette pratique permet également l’enfouissement des engrais et le décompactage des sols en surface.
Au fil du temps, le travail du sol en vigne s’est imposé comme une opération cruciale pour la santé des vignes. Il est généralement réalisé durant la période végétative de la vigne, du printemps à l’été, bien que certains viticulteurs préfèrent maintenir les sols travaillés tout au long de l’année. Avec l’essor du courant agroécologique, de plus en plus de viticulteurs cherchent à intégrer cette pratique à leurs méthodes culturales, voire à la privilégier.
Quel est le moment idéal pour effectuer le travail du sol en vigne ?
Selon les conseils de nombreux experts, il est recommandé de ne pas laisser les terrains se « refermer », c’est-à-dire d’attendre que l’herbe ait complètement repris ses droits. C’est pourquoi de nombreux viticulteurs effectuent un premier passage d’outil de travail du sol en sortie d’hiver, généralement en février ou mars. Ensuite, ils interviennent en fonction des besoins.
Le nombre de passages nécessaires peut varier en fonction de la croissance des mauvaises herbes, qui diffère selon les régions et les conditions climatiques de chaque année. Dans certaines situations, il peut être nécessaire de réaliser entre trois et six passages par an. De plus, il est possible d’intervenir à l’automne, après la vendange, en octobre ou novembre, pour procéder au buttage du cavaillon. Il est important de noter que le calendrier de travail du sol en vigne peut varier en fonction de l’itinéraire technique choisi par chaque vigneron.
Il est essentiel que cette opération soit effectuée lorsque le terrain est suffisamment ressuyé. Si le sol est trop sec, les outils auront du mal à pénétrer la terre, et le travail risque également de générer beaucoup de poussière. À l’inverse, s’il est trop humide, cela entraînera un risque de tassement du sol, ainsi que la formation de grosses mottes, en particulier sur les terrains argileux.
Les précautions à prendre lors du travail du sol de la vigne :
En ce qui concerne les points de vigilance lors du travail du sol, il convient de noter que bien que cette opération puisse sembler simple en apparence, elle devient technique lorsque l’on cherche à l’optimiser. Voici quelques clés pour obtenir les meilleurs résultats :
Gérer les déplacements de terre : lors de tout travail du sol, il est important de veiller à maintenir une couche de terre meuble sur laquelle on peut intervenir. Certains conseillers recommandent d’alterner les déplacements entre l’extérieur et l’intérieur du cavaillon pour maximiser l’effet du désherbage. Par exemple, le travail des lames interceps s’avère d’autant plus efficace s’il existe une butte de terre à casser.
Alterner les outils : les différentes espèces de mauvaises herbes ne réagissent pas de la même manière face aux différents outils de travail du sol. Pour éviter une sélection de la flore indésirable, il est conseillé de varier les outils utilisés pour le désherbage. C’est également l’alternance entre ces outils, tels que la charrue cavaillonneuse et la décavaillonneuse, qui permet de gérer efficacement les déplacements de terre.
Éviter la dissémination du court-noué : dans le cas de parcelles fortement affectées par le court-noué, il peut être judicieux de planifier les passages de manière à éviter le transfert de terre d’une parcelle contaminée par les nématodes vers une parcelle indemne. De même, il est important de noter que le travail du sol en profondeur favorise le déplacement de nématodes potentiellement infectés.
Quels matériels pour le travail du sol ?
En ce qui concerne le matériel utilisé pour le travail du sol en vigne, une variété d’outils peut être montée sur différents types de véhicules, tels que des tracteurs enjambeurs, des tracteurs vigneron interligne, des chenillards, des chenillettes ou même être tirée par un cheval. De plus, ces équipements peuvent être achetés neufs ou d’occasion.
La gamme de matériels viticoles destinés au travail du sol est très étendue et continue de s’élargir, en particulier en raison de la réduction de l’utilisation d’herbicides. Cette gamme comprend des outils interrangs conçus pour travailler entre les rangs de vigne, ainsi que des interceps destinés à la ligne des souches.
Parmi les outils de travail interrang, on trouve notamment le cadre vigneron, qui est l’outil le plus couramment utilisé. Il permet le montage de dents lourdes et rigides pour travailler en profondeur dans le sol, ou de dents plus légères telles que des griffes ou des queues de cochon pour travailler en surface et déstructurer le terrain. Le cadre vigneron peut être équipé de socs simples ou en patte d’oie, avec des ailettes, ce qui permet d’attaquer davantage le système racinaire des mauvaises herbes, bien que cela puisse entraîner un risque de bourrage d’herbe. La vitesse de travail optimale avec un cadre vigneron se situe généralement entre 5 et 6 km/h.
Les pulvérisateurs à disques sont une autre option, avec deux rangées de disques orientées en sens contraire pour déchirer le sol et le couvert végétal. Ces équipements permettent de travailler rapidement, entre 6 et 8 km/h, même en présence d’une grande quantité d’herbe. Certains viticulteurs les utilisent pour détruire les engrais verts tout en les enfouissant légèrement. Cependant, si le sol est sec ou compact, ils peuvent pénétrer moins facilement que le cadre vigneron.
La catégorie des outils rotatifs comprend les houes rotatives, qu’elles soient à axe horizontal (rotavator) ou vertical. Ces équipements sont animés par la prise de force et nécessitent de travailler à des vitesses plus basses, généralement comprises entre 2 et 4 km/h. Le résultat obtenu est généralement un sol propre et plat, bien qu’en conditions humides, les outils horizontaux puissent facilement créer une semelle de labour, ce qui peut nuire à la qualité du sol. De plus, la fragmentation intense des agrégats peut avoir des conséquences néfastes sur la vie du sol, en particulier pour les champignons.
Dans la catégorie des interceps, on trouve une variété d’outils mécaniques et hydrauliques conçus pour travailler le cavaillon avec ou sans déplacement de terre. Parmi eux, il existe différentes familles d’interceps, tels que les brosses, les lames, les disques émotteurs, les étoiles bineuses, etc. Le choix de l’outil adapté, ainsi qu’une utilisation appropriée, permettent d’éviter les accidents potentiels, tels que des dommages aux pieds de vigne.
Les décavaillonneuses, équipées d’un soc versoir, coupent une bande de terre et la retournent. Bien que leur vitesse de travail soit limitée, généralement entre 2 et 3,5 km/h, elles s’avèrent très efficaces pour détruire les mauvaises herbes, même si elles sont très développées.
Les lames interceps sont particulièrement adaptées aux travaux d’entretien superficiels en été. Leur vitesse d’avancement se situe entre 4 et 6 km/h, bien qu’il soit conseillé de rester en dessous de 5 km/h pour éviter d’endommager les pieds de vigne et d’assurer un bon nettoyage de la zone de retour derrière les ceps. Les lames bineuses soulèvent une bande de terre et la fragmentent lorsqu’elles sont équipées d’ailettes de fragmentation.
Les interceps rotatifs se déclinent en différentes formes pour s’adapter à divers types de travaux. Ils agissent en arrachant et en sectionnant les mauvaises herbes, permettant une avancée à une vitesse comprise entre 2 et 3 km/h. Par exemple, les houes rotatives sont particulièrement efficaces sur des sols meubles et frais, désherbant par sectionnement, arrachage et dispersion. Cependant, il convient de surveiller le déplacement de la terre lors de l’utilisation de ces outils.
Les brosses métalliques réalisent un travail qui se situe entre le désherbage et la tonte, permettant de maîtriser les mauvaises herbes tout en brossant les ceps. Elles sont idéales pour éliminer les herbes situées sur la collerette au pied des ceps, tout en maintenant une surface plane. De plus, elles contribuent à limiter l’érosion du sol.
Les disques émotteurs ou crénelés découpent une bande de terre et la brassent sans la projeter dans les rangs. Certains modèles peuvent atteindre des vitesses allant jusqu’à 8 km/h, bien que cela puisse être plus difficile sur un couvert végétal dense ou un terrain mal ressuyé. Les disques crénelés, comme l’Ecocep, projettent la terre sous le cavaillon.
Les fraises interceps ou herses rotatives réalisent un émiettement fin de la terre et des mauvaises herbes, ce qui aère le sol et facilite la pénétration des outils suivants. Cependant, elles ont tendance à favoriser le développement des mauvaises herbes à fort pouvoir de reproduction végétative, notamment les plantes à rhizomes telles que le chiendent. Les fraises travaillent généralement à une profondeur de 25 à 30 cm, selon la marque, et produisent un sol fin tout en éliminant les herbes les plus hautes.
Les doigts bineurs ou les étoiles de binage se présentent sous la forme de roues étoilées munies d’un rotor équipé de doigts en plastique qui pressent la terre, assurant ainsi le désherbage. Plus la vitesse de passage est élevée et plus le rotor tourne rapidement, ce qui améliore l’efficacité du processus. Ces outils sont idéaux pour un entretien régulier et rapide, mais ils nécessitent un sol souple et relativement propre.
Travail du sol, attention à la fréquence.
Il est important de noter que le travail du sol en vigne a des répercussions sur la santé des sols. En perturbant la structure du sol et en détruisant les agrégats, il peut favoriser le développement des bactéries tout en nuisant aux champignons, qui sont essentiels pour la santé du sol. Parmi les pratiques agricoles, le travail du sol est considéré comme l’une des plus néfastes pour les champignons, même avant l’utilisation d’herbicides. Les sols viticoles français, par exemple, sont parmi les moins riches en microorganismes en raison de cette pratique et du maintien des sols nus.
Le travail du sol, un bon point pour l’environnement !
Du point de vue environnemental, le passage au travail du sol mécanique permet de réduire la pollution des sols et de l’eau par rapport à l’utilisation d’herbicides. Cependant, il entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique.
En ce qui concerne l’aspect pratique, le travail du sol est chronophage et énergivore, comme le démontre le programme Viglyfree, qui évalue chaque année les alternatives au désherbage mécanique. C’est pourquoi il vaut mieux confier ce travail à un prestataire de confiance comme Laurent Giraud.
Le travail du sol contre le gel ?
Un autre aspect important à prendre en considération est la lutte contre le gel de printemps. En règle générale, un terrain fraîchement retourné favorise l’évaporation de l’eau contenue en profondeur, ce qui accentue l’humidité du sol et, par conséquent, le risque de gel. De plus, un sol tassé capte moins efficacement la chaleur des rayonnements solaires, ce qui augmente le risque de gel pour les jeunes bourgeons de la vigne. Par conséquent, il est essentiel de consulter les prévisions météorologiques avant de procéder au travail du sol. Si des risques de gel sont annoncés dans la semaine, il est conseillé d’attendre avant d’intervenir.
Confiez le travail du sol de votre vigne à Laurent Giraud.
Il est à noter que Laurent Giraud propose également des services de travail du sol en vigne, contribuant ainsi à l’entretien et à la santé des vignobles. Sa connaissance et son expertise dans ce domaine en font un acteur clé pour les viticulteurs souhaitant mettre en place des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et favorables à la qualité des raisins.